Levez l'ancre !
Les ancres à jas de l’Antiquité à l’époque contemporaine
Les ancres à jas apparaissent dans le courant du VIIe siècle av. J.-C. en Méditerranée et perdurent jusqu’au milieu du XXe siècle, témoignant ainsi de leur efficacité. Depuis leur création, ces ancres répondent au même principe de fonctionnement : le jas, placé perpendiculairement à l’axe des bras, permet à l’ancre de mordre correctement le fond. Sa présence est indispensable.
Depuis l’Antiquité, ces ancres à jas ont évolué en forme, en conception et de nombreux matériaux ont été employés : bois, pierre, plomb, fer ou encore acier. La sélection d’ancres proposée correspond un petit panel des différents modèles existants.
Les ancres permettent d’arrêter, fixer, retenir un navire au mouillage, mais elles servent également aux manœuvres courantes. La sécurité du navire dépend de la tenue des ancres. Fortement sollicitées, ces pièces - parfois fragiles - se cassent, se perdent, s’abandonnent et sont de fait embarquées en nombre. Véritables symboles de la mer, des marins, de la Marine, de l’espoir et de la sécurité, les ancres tiennent une place privilégiée à bord, d’autant que la vie des marins repose en partie sur leur efficacité. Ainsi naît toute l’importance de l’ancre, du soin et de l’attention qu’on lui porte : les décors et/ou les inscriptions de bon augure sont par exemple courants.
Omniprésentes sur les sites archéologiques sous-marins – toutes périodes confondues –, les ancres ont été découvertes en nombre sur le territoire français, plusieurs centaines ! Malheureusement, elles sont souvent décontextualisées. Pour autant, elles constituent un marqueur chronologique et culturel non négligeable, même si leur datation demeure encore imprécise. De nouvelles recherches ont pour vocation d’améliorer nos connaissances.
L’étude de leur évolution relève ainsi de l’histoire et de l’archéologie des techniques mais aussi de l’histoire économique et industrielle mettant en avant, notamment, des transferts de compétences entre les diverses puissances maritimes.
Pour conclure : « L’ancre est si nécessaire à un vaisseau, qu’elle doit être aussi parfaite dans sa forme que le génie et l’art puissent la rendre » (Bajot 1823 : 151).